La critique strictement immanente, aussi pertinente soit-elle, ne permet pas d’apprécier ce qu’il en est de la légitimation de la bande dessinée en ce début de XXI^e siècle. Pour compléter l’analyse, il faut prendre en compte ce qui, « de l’extérieur », participe à cette reconnaissance symbolique. Les trois intervenants de la table ronde programmée pour cette quatrième séance s’intéresseront à quelques modalités d’organisation institutionnelle, actives dans le champ de la bande dessinée francophone contemporaine.

Sabrina Messing (Lille 3-UCL) portera son attention sur une revue d’art, Beaux Arts Magazine, afin d’y observer le positionnement évolutif et spéculaire à l’égard du 9^e art, Frédéric Paques (ULg) se focalisera sur l’implication des institutions culturelles (la Commission d’aide à la bande dessinée et ses fonctions, les pouvoirs publics et leur soutien aux festivals de BD) et scolaires (la formation à la création BD dans les écoles d’art, l’ouverture des universités à l’étude de la bande dessinée), tandis que Jean-Matthieu Méon (ULorraine) reviendra sur le mode de fonctionnement des musées lorsqu’ils exposent de la bande dessinée (sélection, présentation, qualification) ou s’en servent pour la réalisation d’objets éditoriaux (albums biographiques, etc.).