Rencontre-Débat avec Alex Barbier

Rencontre-Débat avec Alex Barbier animée par Erwin Dejasse

Université de Liège,  Salle Wittert (09/09/2011)

lycaons

Alex Barbier est une figure fondamentale de la bande dessinée. Au milieu des années 70, par aissent, dans la mythique revue Charlie mensuel, deux créations révolutionnaires : Lycaon puis Le Dieu du 12. Celles-ci frappent d’abord par leur traitement pictural totalement inédit. Barbier peint directement sur la planche, étalant prestement des masses d’encre colorées. Son esthét

ique se situe aux antipodes des canons habituels de la bande dessinée et évoque plutôt celle de peintres comme Francis Bacon ou Gustave Courbet. Revendiquant aussi l’influence de William S. Burroughs, la narration se désagrège ; ses créations relèvent d’une forme de poésie visuelle hallucinatoire hantée par une sexualité morbide.

dieudu12

Après l’explosion créative des années 70, la décennie suivante est marquée par un repli sur les formules les plus éprouvées. Aucun éditeur n’accepte de le publier Alex Barbier. Il se consacre pour l’essentiel à la peinture et à son bistrot à Fillols dans le massif du Canigou.

Avec les années 90, émerge une nouvelle génération de créateurs désireuse de réinventer les formes de la bande dessinée. L’œuvre de Barbier connaît, dès lors, un regain d’intérêt et sort de son purgatoire forcé. Comme un poulet sans tête et Les Paysages de la nuit paraissent aux éditions Delcourt. Suit, à partir de 1998, la trilogie Lettres au maire de V. chez l’éditeur indépendant bruxellois Frémok, lequel revendique désormais Alex Barbier comme une figure tutélaire.

Après la rencontre, à 18h30, aura lieu, à la librairie Livre aux trésors (rue Sébastien Laruelle, 4) le « dévernissage » de l’exposition Alex Barbier : planches brûlées. Il s’agit, pour l’essentiel, des pages originales du Dieu du 12, ouvrage qui vient d’être réédité par le Frémok. Celles-ci ont connu un destin tragique. Au début des années 80, un individu, dont l’identité et les intentions demeureront sans doute définitivement obscures, a mis le feu à l’atelier de l’artiste. Ces originaux, détériorés par le flammes et l’eau des lances à incendie, n’en dégagent pas moins une étrange beauté paradoxale.

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