Bandes dessinées en manifestation

Séminaire doctoral interuniversitaire “Nouvelles perspectives pour la recherche en bande dessinée” / ACME Speaker Series

Double-conférence
avec les interventions de Fabrice Preyat (ULB)
& Benjamin Caraco (Paris I-Panthéon Sorbonne)

 Vendredi 2 décembre 2016 à 16h
Petit Physique (Bâtiment A1, deuxième étage)
Place du XX Août, Liège

 Dorénavant-1-18-19-Désormais-p1

(c) Barthélémy Schwartz, “Désormais l’inaugurale,” Dorénavant, numéro 1, janvier 1986, en ligne.

Pour une histoire du manifeste dans le champ de la bande dessinée – FABRICE PREYAT

Depuis plusieurs années, le manifeste, comme genre, bénéficie d’un regain d’intérêt en histoire et sociologie de l’art. Le manifeste en bande dessinée n’a pour autant guère bénéficié de ce renouvellement critique.
Comment peut-on le définir ? Dans quelle mesure le genre manifestaire, exprimé dans le champ de la bande dessinée, découle-t-il de l’initiative d’un individu ou d’un collectif ? Dans quelle proportion résulte-t-il d’un mouvement ou contribue-t-il à créer une mouvance ou à conforter une intention ? Quelles représentations des avant-gardes et de la modernité véhicule-t-il ? Son efflorescence correspond-elle à des moments précis de l’histoire du champ ? Les représentations véhiculées procèdent-elles d’une vision tronquée de l’histoire du médium qu’elles entretiennent, ou contribuent-elles, au contraire, à révéler les artifices ou les apories de modèles historiographiques ou sociologiques ? Comment le genre manifestaire construit-il son lecteur ? Quelle part le manifeste, appliqué à la production du roman graphique, réserve-t-il au texte et à l’image ? Peut-on résumer les manifestes qui concernent la bande dessinée à l’expression de textes isolés ou faut-il concevoir leur fonctionnement, en termes de médias, de faisceaux et de réseaux ?
Il s’agit là d’interrogations qui guideront l’analyse de plusieurs manifestes, essentiellement francophones, afin de baliser une première approche de l’histoire du genre manifestaire dans le champ de la bande dessinée.

Fabrice Preyat  est Chercheur qualifié honoraire auprès du Fonds National de la Recherche scientifique (frs-fnrs) et Professeur à l’Université libre de Bruxelles où il enseigne l’histoire de la littérature française. Ses recherches, en histoire littéraire et en sociologie de la littérature, concernent les rapports entre mécénat, littérature, histoire et théologie aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il a égalment publié de nombreux ouvrages consacrés à la littérature apologétique, aux anti-Lumières et à l’histoire du genre. Fabrice Preyat étudie et enseigne également l’histoire des littératures graphiques (roman graphique, bande dessinée) à l’ULB et à l’ESA Saint-Luc, où il est co-titulaire du cours Intermédialités. Il a publié notamment dans ce domaine : La bande dessinée contemporaine (en coll. B.-O. Dozo, 2010), « La bande dessinée catholique en francophonie. Une légitimité recherchée, une illégitimité entretenue » (Art et religion, 2011), « Le récit de voyage en bande dessinée. Prolégomènes à l’analyse d’un genre hybride » (2012) et prépare l’édition des actes du colloque Bande dessinée et engagement (en coll. Jean-Louis Tilleuil, Peter Lang, à paraître en 2016), ainsi qu’un volume de synthèse consacrée à la Bande dessinée catholique francophone. Il était responsable de la section contemporaine de l’exposition En route ! Sur les traces des artistes belges en voyage (Musée Rops, 2014), centrée sur l’œuvre des auteurs D. Goblet, R. De Heyn et X. Löwenthal. Il entretient de nombreux liens avec le monde culturel de la bande dessinée: responsable de la section contemporaine de l’exposition En route ! Sur les traces des artistes belges en voyage (Musée Rops, 2014), il a également animé plusieurs séminaires et table-rondes sur la bande dessinée et a siégé, de 2011 à 2015, dans la Commission d’Aide à la Bande Dessinée (Fédération Wallonie-Bruxelles).

 

Renouvellement et montée en légitimité de la bande dessinée en France de 1990 à 2011 : histoire de L’Association et de ses auteurs – BENJAMIN CARACO

Fer de lance du renouveau de la bande dessinée dans les années 1990, la maison d’édition L’Association ne s’est pas contentée de publier des livres. Elle a également produit un important discours d’accompagnement de ces derniers. Prenant des formes diverses, de l’éditorial à la thèse de doctorat en passant par le catalogue, ces textes contribuent à distinguer L’Association au sein du paysage éditorial de la bande dessinée et contribuer à forger son image publique. Ce discours constitue un élément important des efforts de ces auteurs-éditeurs dans la légitimation de leur médium. Il engendre cependant une série de tensions, provoquée par les impératifs de commercialisation et par l’évolution de l’organisation de la maison d’édition.

Conservateur des bibliothèques et doctorant en histoire contemporaine à l’Université Paris-1, Benjamin Caraco travaille sur l’histoire de L’Association, maison d’édition de bande dessinée indépendante. Sur ce sujet, il a publié « La communication éditoriale: un outil de légitimation. Le cas de L’Association » dans la revue Comicalités en 2013 et « Genèse et structure du discours critique de Jean-Christophe Menu » dans la revue Belphégor en 2016.

Conférence organisée en collaboration avec le groupe COnTEXTES

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