ACME part de la conviction que la recherche universitaire doit faire entendre sa voix dans les discours sur la bande dessinée. Ce rôle lui a souvent été dénié par le passé, tant par les critiques spécialisés que par les auteurs, qui lui reprochaient sa trop grande « extériorité » par rapport à l’objet. Et pour cause : la bande dessinée à l’université a fréquemment servi de prétexte à l’illustration de théories hégémoniques, plus soucieuses de leur puissance d’explication que de l’approfondissement des dimensions multiples d’une pratique. Nous partons quant à nous du principe que la bande dessinée est un sujet digne d’être étudié en soi, au même titre que les autres productions culturelles et artistiques.
Le nom du groupe fait explicitement référence au projet Acme Novelty Library de Chris Ware, dont le caractère inventif illustre à sa manière la volonté innovatrice de notre projet. Pour y parvenir, le groupe s’inspire également d’un modèle éponyme, l’usine des cartoons de la Warner à la célèbre devise : « A company that makes everything ». Plus qu’un clin d’œil, cette dernière référence est l’affirmation d’une visée résolument interdisciplinaire. ACME rassemble dans cet esprit des chercheurs venus d’horizons divers, qui mobilisent des approches variées : sociologique, institutionnelle, esthétique, historique, économique, formaliste, cognitiviste.
Dans un premier temps, le groupe entend privilégier des échanges de vue en interne lors de réunions mensuelles. Il s’est fixé comme objectif principal de produire, sous la forme d’un volume collectif, un travail de recherche centré sur un objet commun.